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Thomas Lamora, président du Caen Handball, annonce l'arrivée d'un nouveau coach : "On est obligé de réagir"

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Les Vikings du Caen Handball ont fait le choix de changer de coach pendant la trêve internationale et de recruter Sébastien Quintallet, ancien coach d'Ivry. Roch Bedos reste au club en tant que manageur. Le président des Vikings du Caen Handball, Thomas Lamora, explique les raisons de ces choix.

Le président des Vikings du Caen Handball Thomas Lamora Le président des Vikings du Caen Handball Thomas Lamora
Le président des Vikings du Caen Handball Thomas Lamora © Radio France - Olivier Duc

Les Vikings du Caen Handball ont fait le choix de changer de coach pendant la trêve internationale et de recruter Sébastien Quintallet, ancien coach d'Ivry. Roch Bedos reste au club en tant que manageur. Le président des Vikings du Caen Handball, Thomas Lamora, explique les raisons de ces choix.

France Bleu : Thomas, les Vikings du Caen Handball ont fait le choix de profiter de la trêve internationale pour effectuer un changement de coach. Pourquoi ?

Thomas Lamora : Dans cette première année au nouveau Palais des sports, on ne pouvait pas se satisfaire du classement qui est le nôtre aujourd'hui. Nous sommes relégables. Et c'est une situation qui n'est pas du tout en phase avec les ambitions qu'on avait. Donc, nous sommes à la fois hyper satisfaits de la façon dont on a appréhendé le nouveau palais, mais on tombe sur un os. Il faut qu'on réagisse. On a essayé de réagir en recrutant un joueur, Allan Villeminot, et un gardien pour remplacer Jean-Emmanuel Kouassi. Mais les mêmes causes produisent les mêmes effets et sans chercher de coupables, on se rend compte que ça ne fonctionne pas. On est quinzième sur seize. Et ça, les Vikings ne peuvent pas s'en satisfaire.

C'est impensable d'être relégué au moment où vous arrivez dans le Palais des Sports ?

Si, si, c'est pensable. Ce n'est pas du tout ce qu'on avait espéré. Maintenant, après, ce sont les lois du sport. Ce n'est pas le Palais des sports qui donne des points. C'est le staff, les joueurs qui vont aller chercher les victoires. Donc oui, c'est dommage et il faut qu'on réagisse. On a cette trêve internationale pendant l'euro masculin, on a un mois pour travailler. Soit on avait un statu quo et on considérait que c'était juste une mauvaise passe et qu'il fallait changer. C'est un peu ce qu'on s'est dit pendant trois quatre mois. Et là, aujourd'hui, on se rend compte que ça ne prend pas. Donc je pense que là, on est arrivés peut-être au bout de relations humaines, de crise motivationnelle.. On cherche des excuses et des raisons, on ne les trouve pas. Donc qu'est-ce qu'on pouvait faire ? Un statu quo ? Un petit changement interne ? Mais on pensait que ce n'était pas suffisant pour déclencher un électrochoc ou aller chercher quelqu'un qui a l'expérience, qui est un meneur et qui va être capable de booster cette équipe pour la fin de saison.

Et votre choix s'est arrêté sur Sébastien Quintallet ?

C'est quelqu'un que je connais puisqu'il a joué à Vernon dans la région, à l'époque comme joueur. On se connaissait un petit peu parce qu'il faisait partie de l'équipe technique du club. On se croisait dans les réunions régionales, on l'a surveillé quand il est arrivé à Pontault-Combault. Il a pris un club qui était douzième. À l'époque, Pontault-Combault était une équipe qui se battait pour ne pas descendre de Proligue en N1. Et puis ils ont fini par réussir à monter. Donc il a réussi à faire monter Pontault en Starligue en trois ans. C'est quelqu'un qui est très proche de ses joueurs, qui est dynamique. Il est parti à Ivry ensuite. On a regardé ce qu'il faisait, c'était un club un peu plus capé que Pontault puisqu'ils ont un gros historique. Il a fait trois ans en Starligue, il est redescendu avant de remonter avec Ivry. Il a joué contre nous. Il connait le club. Donc oui, c'est quelqu'un qui a l'expérience des deux niveaux, qui a su faire monter des clubs sans énormes moyens de la Proligue à la Starligue. Pour l'instant, il faut déjà qu'il sauve le club en Proligue et c'est sa première mission.

L'équipe, selon vous, a la capacité pour se maintenir ? Ce n'est pas uniquement une faiblesse  ? Qu'est-ce qui ne fonctionne pas aujourd'hui selon vous ?

Ça, c'est le sport. Parfois, même avec les bons ingrédients, ça ne prend pas. On est obligé de le constater, Ça s'impose à nous. Il y a un mode de fonctionnement global, de tout le monde. J'incrimine tout le monde. Le club aussi puisqu'il l'a permis. Donc nous, en tant que club, qu'est-ce qu'on peut faire ? On ne peut pas changer dix-huit joueurs, on en a déjà apporté deux. Donc voilà, on essaie de changer les méthodes de fonctionnement en espérant que ça fasse réagir tout le monde. Et ça en collaboration avec Roch Bedos qui est aussi manageur du club et qui a aussi compris qu'il fallait bouger les lignes pour que le club aille mieux.

Roch Bedos reste au club. Il n'est plus entraîneur principal mais il reste manager avec une mission différente ?

Ah oui, oui, il était déjà manager. Et moi j'ai une grande confiance en Roch et je tire mon chapeau parce qu'il a su proposer cette solution. Ce qui est dur pour quelqu'un qui portait ça et qui porte sa part de responsabilité. Mais il l'a assumé. Vraiment, je respecte son intelligence à ce sujet-là. Il reste manageur du club et ce n'est pas un petit boulot. On a toute l'Académie à faire fonctionner et croyez-moi que manageur dans un club de Proligue, ce n'est pas un placard, loin de là.

Le club va avoir un petit peu moins d'un mois pour préparer la reprise du championnat avec un premier match à Sarrebourg (2 février), un adversaire direct pour le maintien ?

C'est long, c'est une prépa. Donc là, on sait que c'est idéal. C'était le moment pour le faire. Si on avait attendu mars une fois qu'on avait raté les matches clés pour se demander s'il fallait faire quelque chose, on ne se donnait pas les moyens. On jouait la chance. Là, il y a vraiment du travail qui va pouvoir être fait. Oui, on commence par Sarrebourg, on recevra des adversaires directs. On se déplace à Cherbourg fin février. Il y a vraiment de quoi travailler et ça ne se joue pas en dix jours. Je me rappelle quand Pascal Mahé avait pris l'équipe sur les cinq derniers matches de Proligue, il avait eu une semaine de travail (Note : Pascal Mahé en 2018 avait sauvé l'équipe de la relégation en prenant la suite de Dragan Mihaïlovic). Là, il y en a six. Je pense vraiment qu'on peut réagir fort et j'espère, ça suffira.

Le Handball est dur et va parfois vite. Vous aviez prolongé Roch Bedos cet été après la très belle saison l'année dernière avec à la clé une qualification pour la phase finale du championnat ?

On l'avait prolongé il y a un an. Et je ne le regrette pas parce que Roch est quelqu'un qui tient beaucoup au club et qui fait tout pour que ça fonctionne. Oui, ça va vite maintenant, vous savez, on nous demande pourquoi on le fait, mais on nous reprocherait de ne pas le faire. Aujourd'hui, on est un sport professionnel. Je crois qu'à Caen, des clubs qui changent de coach, ça existe. Les derniers qui l'ont fait ne le regrettent pas. On est obligé de réagir. On doit des choses à nos supporters, d'autres choses à nos partenaires publics et privés. On doit des choses à l'Histoire, on doit des choses au handball et donc notre boulot, c'est de faire que ça se réveille et j'espère vraiment que ça va être le cas.

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