La Cité de l’éducation, à Doha, au Qatar, est une ville à part entière. Sur un vaste terrain, des succursales d’universités et d’écoles de renom américaines, britanniques et françaises réunissent des dizaines de milliers d’étudiants. Pistes cyclables, bibliothèques, cantines, dortoirs… Ici, tout est moderne et impressionnant.
Le bâtiment Sholla, étroite bâtisse de couleur blanche, paraît modeste comparé à ceux des facultés américaines de Georgetown et de l’Ivy League ou celui de la qatarie Hamad Bin Khalifa University. Sholla abrite l’Université américaine d’Afghanistan, en exil dans la capitale qatarie. Elle a emporté avec elle les rêves des étudiantes afghanes, que les talibans, de retour au pouvoir à Kaboul depuis août 2021, privent non seulement du droit d’étudier, mais aussi de toute vie sociale.
Au sein de l’établissement, dans un couloir menant aux classes, les murs sont tapissés des photos d’avant l’offensive des talibans : on y voit des jeunes, femmes et hommes, assis sur une pelouse du campus, à Kaboul, en train de discuter, sourire aux lèvres.
Financement américain et qatari
En cette matinée d’automne 2023, une dizaine d’étudiantes assistent à un cours de mathématiques sur la résolution des équations du second degré, en anglais. De temps en temps, une voix surgit de l’ordinateur posé sur le bureau du professeur. Ce sont des élèves qui suivent le cours à distance, en Afghanistan. Une jeune Afghane est appelée au tableau, ses camarades l’aident à trouver la solution. Une fois l’équation résolue, le professeur demande à tout le monde d’applaudir.
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