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Maryam Wahid pour « M le magazine du Monde »

Au Qatar, les étudiantes afghanes se reprennent à rêver

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Publié le 13 janvier 2024 à 04h30, modifié le 13 janvier 2024 à 13h02

Temps de Lecture 9 min. Read in English

La Cité de l’éducation, à Doha, au Qatar, est une ville à part entière. Sur un vaste terrain, des succursales d’universités et d’écoles de renom américaines, britanniques et françaises réunissent des dizaines de milliers d’étudiants. Pistes cyclables, bibliothèques, cantines, dortoirs… Ici, tout est moderne et impressionnant.

Le bâtiment Sholla, étroite bâtisse de couleur blanche, paraît modeste comparé à ceux des facultés américaines de Georgetown et de l’Ivy League ou celui de la qatarie Hamad Bin Khalifa University. Sholla abrite l’Université américaine d’Afghanistan, en exil dans la capitale qatarie. Elle a emporté avec elle les rêves des étudiantes afghanes, que les talibans, de retour au pouvoir à Kaboul depuis août 2021, privent non seulement du droit d’étudier, mais aussi de toute vie sociale.

Au sein de l’établissement, dans un couloir menant aux classes, les murs sont tapissés des photos d’avant l’offensive des talibans : on y voit des jeunes, femmes et hommes, assis sur une pelouse du campus, à Kaboul, en train de discuter, sourire aux lèvres.

Financement américain et qatari

En cette matinée d’automne 2023, une dizaine d’étudiantes assistent à un cours de mathématiques sur la résolution des équations du second degré, en anglais. De temps en temps, une voix surgit de l’ordinateur posé sur le bureau du professeur. Ce sont des élèves qui suivent le cours à distance, en Afghanistan. Une jeune Afghane est appelée au tableau, ses camarades l’aident à trouver la solution. Une fois l’équation résolue, le professeur demande à tout le monde d’applaudir.

L’enseignement a pu reprendre à Doha il y a plus d’un an, en août 2022. Financé par le Qatar et le gouvernement américain, l’établissement compte cent quatre-vingt-quatre étudiants sur site, dont cent dix-huit femmes, et quelque sept cents inscrits aux cours en ligne en Afghanistan, auxquels s’ajoutent trois cent cinquante lycéennes, elles aussi privées d’école dans leur pays, qui suivent à distance des classes préparatoires littéraires et scientifiques. Les professeurs, en présentiel ou à distance, sont de vingt-cinq nationalités différentes, en majorité américaine et afghane.

Si l’Université américaine d’Afghanistan a pu trouver un point de chute au Qatar, c’est d’abord parce que cet allié des Etats-Unis multiplie depuis une dizaine d’années les initiatives pour s’imposer comme un médiateur incontournable dans le dossier afghan. C’est ainsi que l’accord sur le retrait amé­ricain d’Afghanistan a été signé, en février 2020, dans ce richissime petit émirat du Golfe. Dans les mois qui ont suivi la chute de Kaboul, Doha est devenu le point de passage obligé de tous les acteurs qui voulaient peser dans la région.

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