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Débouté par la Suisse à qui il a demandé asile, l'artiste russe Konstantin Mitenev veut faire de l’art, pas la guerre

Figure de la contre-culture underground des années 1980 à Saint-Pétersbourg, il a demandé l’asile en Suisse quelques mois après le début de la guerre. Débouté, l’homme à la santé fragile risque d’être renvoyé en Russie

L’artiste russe Konstantin Mitenev dans sa chambre de l’EVAM d’Ecublens, le 20 décembre 2023. — © eddy mottaz
L’artiste russe Konstantin Mitenev dans sa chambre de l’EVAM d’Ecublens, le 20 décembre 2023. — © eddy mottaz

Dans l’un des bâtiments en préfabriqué de l’Etablissement vaudois d’accueil des migrants (EVAM), à Ecublens, Konstantin Mitenev ouvre la porte de sa petite chambre. Les murs, le sol, le lit sont recouverts de dessins, de peintures, de collages. «C’est celle-là qui devait être exposée à Genève, après la Biennale de Venise», murmure l’homme, en pointant du doigt une grande pancarte noire parsemée de ronds blancs placardée au mur. Et en arrière-plan, le visage d’une femme est recouvert de sa chevelure auburn. «Faire de l’art, pas la guerre», glisse-t-il.

Le sifflement de la cafetière italienne l’interrompt. Konstantin Mitenev est né le 18 mai 1956 à Leningrad, redevenue Saint-Pétersbourg en 1991. Lorsque la guerre a éclaté le 24 février 2022, l’homme avait déjà tout perdu: quatre jours plus tôt, sa mère était morte. «J’ai senti la dépression arriver et un vide m’envahir. Je devais faire quelque chose, n’importe quoi, contre la guerre.» Cependant, depuis moins d’un an, Konstantin Mitenev doit composer avec son infirmité: hospitalisé pour un covid particulièrement dur en 2021, il a été opéré d’urgence pour une thrombose veineuse à une jambe. Mais le confinement et le piètre état du système de santé russe ne lui ont pas permis d’être suivi correctement après son opération: une partie de son pied a dû être amputée.

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