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« Ce n’est pas en faisant de nos villes des forteresses hypersécurisées que nous résoudrons les problèmes de sécurité »

A la veille des élections européennes de juin, les dirigeants du Forum européen pour la sécurité urbaine représentant 250 maires européens mettent en garde contre la tentation autoritaire. Ils soulignent la vitalité des collectivités locales et l’importance d’une sécurité urbaine fondée sur la cohésion sociale.

Publié le 19 mars 2024 à 17h00, modifié le 20 mars 2024 à 12h42 Temps de Lecture 2 min.

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Pour la première fois depuis l’établissement des élections au Parlement européen, en 1979, des partis d’extrême droite et populistes, hostiles pour la plupart au projet européen, sont en passe de faire une percée historique. France, Italie, Allemagne, Pays-Bas, Belgique, pays scandinaves… la vague semble puissante et à même d’ébranler autant les institutions européennes que les gouvernements nationaux.

Nous sommes 250 maires européens et nous nous exprimons aujourd’hui en tant que membres du Forum européen pour la sécurité urbaine (European Forum for Urban Security, EFUS), une association de villes européennes consacrée à la prévention et à la lutte contre la délinquance sous toutes ses formes.

Sans dénier bien entendu le droit des citoyens à choisir démocratiquement leurs représentants politiques, nous souhaitons mettre en garde contre la tentation autoritaire. En effet, notre expérience sur le terrain nous démontre que, face à la délinquance, les réponses principalement répressives ne sont pas adaptées.

Notre association a été fondée il y a plus de trente-cinq ans (en 1987) pour favoriser les échanges directs entre les villes européennes sur toutes les questions de sécurité urbaine. Nos réponses diffèrent, mais notre longue expérience de terrain et nos nombreux échanges de ville à ville démontrent que la répression et le renforcement excessif de la surveillance ne constituent ni la seule ni la bonne solution pour endiguer une délinquance multifactorielle aux origines souvent socio-économiques.

Des capacités d’innovation et de solidarité

Ce n’est pas en faisant de nos villes des forteresses hypersécurisées que nous résoudrons les problèmes de sécurité. Au contraire, nous sommes convaincus que la prévention et le renforcement de la cohésion sociale constituent le meilleur antidote à l’insécurité, en parallèle au recours à la sanction lorsque nécessaire.

Tous les jours, nous constatons sur le terrain la vitalité des collectivités territoriales européennes et leur capacité d’innovation et de solidarité. En effet, partout en Europe, des équipes municipales et leurs partenaires locaux conçoivent et mettent en œuvre des programmes innovants de prévention et de lutte contre les trafics et la consommation de drogue, les violences contre les femmes et les filles ou encore la polarisation qui peut mener à l’extrémisme violent, pour ne citer que quelques exemples.

Ces programmes ont un impact réel sur ces types de délinquance mais aussi, plus largement, sur le sentiment de sécurité des citoyens. Or, on sait bien que le sentiment d’insécurité (qu’il soit ou non fondé sur des faits probants) est déterminant dans l’essor des mouvements populistes et conspirationnistes.

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