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Biden-Trump: le match revanche des vieillards?

Joe Biden et Donald Trump
Joe Biden et Donald Trump Photos d'archives, AFP


Joe Biden vient de l’annoncer: il sera candidat à sa réélection en 2024.

C’était prévisible: un homme qui occupe la fonction politique la plus importante de la planète et qui a de bonnes chances de pouvoir l’occuper quatre ans encore sera tenté de la conserver. Le pouvoir attire les hommes de pouvoir, qui cherchent, après l’avoir conquis, à le conserver. 

Mais il y a un hic: il apparaît à peu près évident aux yeux du monde que Joe Biden est un homme abîmé, qui n’a plus vraiment toute sa tête. 

États-Unis

Je ne dis pas qu’il n’est pas lucide «la plupart du temps». Je dis qu’on a pu comprendre au fil des ans que l’homme avait suffisamment de moments d’absence mentale pour qu’on se demande s’il est vraiment apte à occuper cette fonction politique, la plus importante au monde, je le redis. 

  •  Écoutez l'édito de Luc Liberté diffusé chaque jour en direct 13 h 43 via QUB radio : 

D’autant qu’il s’opposera à Donald Trump qui n’est pas ce qu’on pourrait appeler l’homme le plus équilibré de son pays. Depuis sa défaite, en 2020, il se présente comme un président en exil intérieur, guettant l’occasion de prendre sa revanche, comme s’il avait été victime d’une conspiration universelle. 

Certes, il a dix fois la vitalité de Joe Biden. Mais qui le voit aujourd’hui sérieusement reprendre la direction de son pays? 

Ce duel de vieillards à la Brejnev a quelque chose de triste, de très inquiétant, même. 

D’un côté, Biden n’est qu’une illusion. Il a pour fonction d’incarner un Parti démocrate à l’ancienne, centriste, pragmatique. Cette illusion est nécessaire pour gagner les électeurs «ordinaires». 

Écoutez Les idées mènent le monde, une série balado qui cherche a éclairer, à travers le travail des intellectuels, les grands enjeux de sociétés.

Mais dans les faits, le Parti démocrate américain a été complètement wokisé. La base idéologique du Parti démocrate, ce n’est plus le syndicaliste bourru attaché aux conditions de vie des travailleurs, c’est l’étudiant fanatisé aux cheveux bleus qui veut faire tomber les statues, censurer les livres et qui est animé par une aversion profonde pour la civilisation occidentale. 

De l’autre côté, Trump s’est replié sur une base très étroite, qui habite désormais un monde parallèle. Il hystérise la vie politique de son pays en adoptant des manières de voyou. Son logiciel idéologique est incertain et semble tourner exclusivement autour d’un culte de la personnalité tellement caricatural qu’il devient absurde. 

Cela en dit beaucoup sur un pays qui est plongé sans le dire dans une nouvelle dynamique de sécession, bien représentée par le conflit entre la Californie et la Floride, les deux États se présentant comme des laboratoires contrastés de ce que devrait devenir l’Amérique demain. 

  • Pour plus de Mathieu Bock-Côté, c'est via QUB radio, chaque jour dès 10 h :

Sécession

Cette division intérieure trouve un écho dans le rôle mondial des Américains, plus contesté que jamais. Eux qui se prenaient pour l’hyperpuissance du siècle à venir se trouvent entraînés dans un choc de civilisation qu’ils ne savent nommer autrement qu’en recyclant de vieux concepts venus de la guerre froide. Et dans lequel ils s’engagent en mobilisant des leaders politiques usés, le premier ayant l’air d’une momie, le second, d’un dément, les deux, de chefs séniles qui représentent bien la décadence de leur pays.

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