Pour le 1,6 million de citoyens français résidents à l’étranger, selon les chiffres fournis par le ministère des affaires étrangères, investir dans l’immobilier peut sembler rassurant. « La majorité des expatriés est employée en contrat local et, en général, ne cotise pas à la retraite », précise David Chambat, cofondateur d’Immoneos, une communauté d’entraide aux expatriés qui regroupe environ 30 000 membres. L’observatoire de la Banque transatlantique en partenariat avec OpinionWay et l’Union des Français de l’étranger (UFE) souligne qu’en 2023, 30 % des expatriés possédaient au moins un bien en France et un quart des expatriés avait l’intention d’acheter un bien en France d’ici à un an ou à plus long terme.
Lorsqu’ils passent à l’action, c’est Paris qui concentre les investissements des expatriés. Dans son baromètre annuel, Immoneos estime ainsi que la capitale attire 13,8 % de ses membres en 2023 contre 18,7 % en 2020. La ville est un peu boudée au profit de villes comme Marseille (6 % des investissements), Toulouse (4,3 %), Nice (4,1 %). Lyon, Montpellier et Lille se situent aux alentours de 3 % des investissements. L’un des freins à l’achat dans Paris est le prix : les membres d’Immoneos investissent en général à hauteur de 100 000 euros.
Des banques qui rechignent à prêter
Les expatriés qui ne disposent pas de la totalité de la somme nécessaire à l’acquisition doivent franchir un certain nombre d’obstacles pour mener à bien l’opération. Les banques sont, en effet, très frileuses pour prêter à ce type de clientèle et doivent accepter d’examiner des fiches de paie, un contrat de travail et des avis d’imposition étrangers. Il faut d’ailleurs se préparer à faire traduire les documents. Pour obtenir un crédit, le plus simple est de passer par un courtier spécialisé qui consultera plusieurs banques en fonction du profil.
Pour autant, il ne suffit pas d’avoir de bons revenus ou même des biens immobiliers à l’étranger. « Pour que la banque examine le dossier, il est impératif d’avoir entre 30 % et 40 % de la somme en apport personnel », prévient Julien Thomas, courtier chez Empruntis basé à Paris 12e et spécialisé dans l’achat par les expatriés. Il faut également compter avec un taux de crédit un peu plus élevé que la moyenne de l’ordre de 0,30 % à 0,40 % supplémentaire par rapport à un acheteur résidant dans le pays. En revanche, l’assurance du prêt qui dépend de l’état de santé de l’emprunteur n’est pas plus complexe que pour un résident français.
Par ailleurs, tous les pays du monde ne sont pas considérés de la même façon : « Les expatriés vivant dans les pays sous le coup de sanctions internationales ou instables politiquement, comme l’Iran, la Russie, Cuba ou l’Irak, ne peuvent pas être financés », affirme Jeevanthy Nivert, cofondatrice de Societe2Courtage, spécialisée dans le crédit pour les non-résidents. Les candidats à l’emprunt habitant en Amérique latine ne sont pas non plus très bien considérés, notamment dans des pays où l’inflation est très élevée comme en Argentine.
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