Elles officiaient dans des garages ou des petits cabinets officieux. Au début du mois de mai 2022, sept personnes ont été interpellées dans la métropole de Lille pour exercice illégal de la médecine, escroquerie et travail dissimulé. Les mis en cause pratiquaient la « hijama » humide, une technique de thérapie ancestrale consistant à poser des ventouses sur le corps.
Des scarifications pour que le sang coule
La « hijama », qui vient du mot arabe hijm (absorber, extraire), est une pratique issue de la médecine chinoise, aussi très prisée de la communauté musulmane. Aussi appelée « cupping thérapy », ou thérapie par les ventouses, elle est censée permettre l’extraction des substances toxiques accumulées dans l’organisme, par effet de succion des ventouses. Elle peut être sèche, avec seulement la pose des ventouses sur le corps, ou humide avec des scarifications permettant l’écoulement du sang.
C’est cette dernière version, interdite en France car la scarification ne peut être exécutée que par du personnel médical, qui est en cause. En juin 2021, une association a dénoncé plusieurs personnes qui proposaient la « hijama » humide dans la métropole lilloise. Pris très au sérieux par les autorités, les faits ont rapidement déclenché l’ouverture une enquête.
Les patients étaient reçus dans des garages aménagés
Confiée à la Sûreté départementale et au GIR (Groupe Interministériel de Recherche) de Lille, l’enquête s’est concentrée sur internet et les réseaux sociaux, où de nombreux posts faisant la promotion de la hijama circulaient. « Après de multiples investigations, une vague d’interpellations a eu lieu le 3 mai dans la métropole lilloise », indique une source policière. Sept personnes ont ainsi été interpellées pour exercice illégal de la médecine, escroquerie et travail dissimulé.
« Les personnes avaient aménagé leurs garages ou avaient des cabinets officieux », nous précise-t-on. Les perquisitions menées dans ces différents lieux ont permis de retrouver les fameuses ventouses ainsi que des « lames de bistouri et beaucoup de numéraire. »
A l’issue de leur garde à vue le 24 mai, les individus se sont vus notifier une convocation par procès-verbal avec placement sous contrôle judiciaire (CPVCJ) pour novembre prochain.
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